Peter Bock-Schroeder "ALLER VERS L'EST"
25 mai —  30 juin 2011
Paris

La galerie RTR présente, en exclusivité et en première mondiale, les photographies de Peter Bock-Schroeder. L’exposition « Going East » réunit des tirages modernes noir et blanc ainsi que des petits tirages datant des débuts de la couleur et réchappés de la censure pour nous plonger dans l’URSS de la fin des années 50. A travers les yeux d’un jeune photoreporter allemand, nous découvrons les visages russes, la foule des grandes cérémonies, les valeureux travailleurs… mais aussi des moments plus intimes, lorsque l’été semble adoucir les mœurs du régime. 

Le premier photographe allemand autorisé en URSS

Pendant des décennies, le géant de l’Est est resté un grand inconnu de la scène internationale. Entre la mer Baltique et le Pacifique, le Rideau de Fer séparait l’immense Empire du reste du monde. Seulement quelques maigres rumeurs s’en échappaient. Après la mort de Staline en 1953, les forces se relâchent et des reporters de l’Ouest commencent à palper et à assembler les pièces d’une nouvelle image de la Russie. En 1956, seulement un an après le traité de paix entre la Russie et l’Allemagne, et après de longues négociations avec les autorités soviétiques, une équipe de production de films d’Allemagne de l’Ouest obtient l’autorisation de filmer en URSS. Peter Bock-Schroeder est engagé en tant que photographe. Il est le premier photographe allemand officiel a pénétrer en URSS après la seconde Guerre Mondiale. Durant le reportage, tous les membres de la production étaient soumis à une censure très stricte. Et tandis que les caméras étaient contraintes de suivre un script écrit et approuvé par les autorités, de son côté, Peter Bock-Schroeder photographiait avec son Rolleiflex, presque sans restriction.

L’appel des racines

Bock-Schroeder s’est senti très privilégié et honoré de photographier la Russie et son peuple. Et au fond, il avait aussi un désir secret : découvrir ses propres racines. Son père qu’il n’avait jamais connu était russe et même s’il ne parlait pas la langue, il sentit très vite des affinités avec ce pays. Son voyage l’a amené à traverser les grands espaces des républiques soviétiques, du sud oriental au grand Nord, de la Russie de l’Ouest à la Sibérie de l’Est. Il a photographié les gens, les grandes villes, les bâtiments historiques, les sites en construction. Peter Bock-Schroeder était émerveillé par la Russie et les Russes. Il appréciait leur culture, leur nature avenante et leur hospitalité.

Une résistance à la censure risquée

Les photographies de Bock-Schroeder mettent en lumière les différences et les similarités entre l’Est et l’Ouest de la fin des années 50. Son travail décrit la vie quotidienne en Russie dans toute son austérité et son authenticité. Il témoigne également de la ferveur religieuse à travers des cérémonies et des processions de l’Eglise Orthodoxe, de la splendeur du Théâtre du Bolchoi à Moscou, mais encore des grands événements sportifs et des parades militaires. 

A la veille de son retour en Allemagne, Peter Bock-Schroeder a pris soin de coudre ses pellicules de négatifs dans la doublure de son manteau. Le photographe savait qu’il prenait un risque, mais après avoir été témoin du régime de son propre pays, il n’était plus question de se soumettre à la censure.